Il faut cesser de quémander l’approbation d’étrangers au détriment de notre propre intégrité. Pourquoi renier nos racines, trahir nos concitoyens, pour grappiller une reconnaissance illusoire ou quelques privilèges dérisoires ? Ce troc est indigne. L’authenticité commence par le respect de soi, de sa culture et de ceux qui partagent notre lutte. Sans cela, toute revendication est vide.
Et pourtant, l’Haïtien, dans sa quête désespérée d’acceptation, surtout de l’homme blanc, va jusqu’à piétiner sa dignité, trahir sa culture, renier les siens. Il plante le couteau dans le dos de son propre frère tout en chantant la Dessalinienne : "Dans nos rangs, point de traîtres !" Quelle ironie amère! Un peuple qui trahit tout en se proclamant fidèle. Un peuple qui vend son âme pour un mirage d’approbation, et qui brandit la fierté nationale comme un masque pour dissimuler ses renoncements.
Deux Haïtiens ont un différend, sous un même toit. L’un, pour chercher la sympathie d'un étranger, un Belge, commence à calomnier l’autre : “Oh oui, lui, il foutait la merde en Haïti, c'est un voyou.” Et l’étranger de répondre, sans détour : “Frérot, j’m’en tape de savoir si ton gars c’est un enfoiré ou pas. Arrange-toi avec lui.” Silence. Malaise. Voilà le vrai visage de notre rejet : celui que nous infligeons à nous-mêmes.
Pèp rejè! Nou lèd!
Tant que nous continuerons à nous piétiner, à nous ridiculiser pour un regard approbateur, nous resterons perdus. Haïti n’a pas besoin de simulacres de patriotisme, mais de réconciliation, d’amour-propre et de courage.
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